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Un lieu insolite à deux pas des violettes

A proximité de l’hôtel Spa “LES VIOLETTES” se trouve le cimetière israélite de Jungholtz, un des plus anciens d’Alsace.

Ce lieu insolite se situe à l’emplacement de l’ancien château de Jungholtz. Celui-ci a été érigé en 1220 par le chevalier de Jungholtz. Le château fut détruit durant la Révolution française.

Une taxe pour chaque enterrement

On trouve des écrits datants du XIIIe siècle relatants la présence d’un cimetière israélite à Jungholtz. La plus vieille stèle encore lisible, date de 1624. En 1623, l’évêque de Strasbourg interdisait aux juifs vivants sur son domaine de posséder des synagogues et des écoles religieuses. Les seigneurs locaux se montrèrent plus tolérants que l’évêque ou les abbés de Murbach. Notamment les barons de Schauenbourg occupant, depuis le XVe siècle, en tant que vassaux, le château de Jungholtz. Les Schauenbourg avaient combattus courageusement durant la guerre de Trente Ans, mais en ce début du XVIIe siècle ils étaient “sans le denier”, ce qui n’échappa pas à la communauté juive.

Celle-ci désigna un groupe de notables pour négocier l’acquisition d’un terrain afin d’y créer un cimetière. Ils négocièrent avec les barons de Schauenbourg et ont obtenu en 1655, le droit d’enterrer leurs morts dans une partie du domaine du château.

L’accord prévoyait que la communauté juive en auraient l’usufruit en échange d’une taxe à chaque enterrement.

L’essor de la communauté juive

Une nouvelle concession fut négociée selon les mêmes termes en 1670 puis à nouveau en 1680. En 1716, le rabbin de Soultz négocia une nouvelle concession pour le prix de 1264 livres. À partir de 1730, la communauté juive de Jungholtz connut un essor considérable nécessitant la création d’une synagogue et d’une école juive. Cette augmentation de la population juive conduisit à l’acquisition d’une nouvelle concession en 1738 pour la somme de 1600 livres. En 1767, le manque de place conduisit à l’acquisition d’une nouvelle concession. En 1779, quarante et une communautés juives allant du nord de Colmar à Belfort étaient rattachées au cimetière de Jungholtz.

La révolution

Le cimetière fut saccagé et les pierres tombales détruites afin servir de matériau de construction. Sur 2000 tombes recensées en 1789, uniquement une dizaine restèrent debout. Durant la révolution les évêques de Strasbourg furent dépossédés de leurs terres de Jungholtz au profit des Schauenbourg. Mais ceux-ci ayant émigré, les terres furent donnés à la nation et gérés par un administrateur.
En 1795, le domaine fut vendu comme bien national. Il fut immédiatement racheté par la communauté juive, mais cette vente fut contestée par les deux frères Schauenbourg à leur retour en France. Ils obtiendront gain de cause et le terrain fut partagé entre les frères.
Afin de se ré-approprier le cimetière, la communauté juive procéda à l’échange d’un lot contre un verger et racheta un 2e lot en 1798.
En 1846, un oratoire constitué d’une pièce pour les rites funèbres et la toilette des corps fut bâti dans l’enceinte du cimetière. Durant le XIXe siècle, les différentes communautés, rattachées au cimetière de Jungholtz, seront en constante diminution. Celle de Jungholtz qui comptait, en 1784, 44 familles n’était, en 1880, plus que constituée de 12 personnes. Cette baisse de la population entraina des difficultés financières pour l’entretien du cimetière.

Les deux guerres mondiales

Durant la 1re Guerre mondiale, le cimetière subit les dommages collatéraux du champ de bataille du Vieil Armand. Un bunker allemand y fut creusé. La 2e Guerre mondiale et la barbarie nazie donnèrent le coup de grâce au cimetière qui fut totalement saccagé.
La route de Thierenbach, qui contournait autrefois le cimetière, fut rectifiée et traversa le cimetière en passant sur de nombreuses sépultures. Quatre cents autres tombes furent également détruites pour faire place à un terrain de sport pour les jeunesses hitlériennes. De nos jours on y dénombre un peu plus de 1000 pierres tombales et est toujours en activité.
Si vous visitez ce lieux insolite et chargé d’histoire, respectez la tradition juive en déposant un petit caillou sur une tombe en signe de respect. Cela remplace les fleurs qui sont proscrites par la tradition juive dans les lieux où dorment les morts.

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